L’énergie du printemps et le confinement – partie 2

Ah, le printemps! Les petits oiseaux, les bourgeons, le soleil, la douceur, le confinement, les contraintes, les écrans…

Un petit rappel de la partie 1. Au printemps, notre énergie est explosive, jaillissante, créatrice comme celle de la nature. Normal, puisque nous ne sommes qu’un élément de la nature. Nous vivons donc les mêmes mouvements énergétiques qu’elle.
Pourtant, que vivons-nous actuellement (en Avril 2020)? Le confinement, le respect de consignes, des contraintes… Tout ce qui est contraire à notre mouvement énergétique! Aïe, aïe, aïe!
Comment faire pour gérer cela au mieux? Des pistes ont été données lors du premier épisode.
Aujourd’hui, nous allons nous intéresser à l’émotion du printemps: la colère et toutes les formes qu’elle revêt. Mais avant de se pencher plus sur notre colère, un petit tour par nos yeux.

Libérez nos yeux !

Les yeux, ou « orifices du fois » sont particulièrement touchés par l’énergie du printemps: picotements, larmoiements, sensibilité à la lumière etc. Et actuellement, ils sont également bien sollicités par l’usage des écrans.

Les écrans

Quelques conseils connus pour prendre soin de ses yeux (cf: lebonusagedesecrans.fr)
– placer son écran de smartphone à une distance de 33 cm du nez ;
– en cas d’activité sur ordinateur, veiller à avoir le regard plus haut que l’écran de quelques centimètres ;
– ne jamais utiliser un écran dans le noir ni face ou dos à la lumière ;
– en cas d’activité prolongée sur écrans, penser à faire des pauses régulièrement pour bouger les yeux ;
– porter ses lunettes en permanence ;
– prévoir des moments sans écrans dans la journée pour reposer sa vue.

Je rajouterai, pour prendre soin de notre sommeil: pas d’écran 1 à 2h avant le coucher.
Et si vous restez longtemps devant un écran, pour vos activités par exemple, faites sonner un minuteur toutes les heures et bougez, dansez, marchez!

Les points des yeux

Au niveau exercices, je vous conseille tout d’abord de détendre les trapèzes et la nuque avec les exercices donnés dans la partie 1 (cliquez ici).

Prenez ensuite contact avec vos yeux: paupières fermées, massez-les doucement du bout de doigts, en suivant l’os de l’orbite.
Sentez le relâchement qui arrive déjà.
Et profitez-en pour explorer en douceur votre orbite. Repérez un creux qui se trouve sous l’œil, dans le creux du rebord inférieur de l’orbite, à l’aplomb de l’iris: il s’agit de Es1 (Estomac 1).

Quand vous masserez les points spécifiques à suivre, pressez-les légèrement ou faites des rotations douces et peu profondes dans un sens, puis dans l’autre. Faites les 2 côtés du visage en même temps. Ces points servent à soulager les douleurs ou troubles oculaires, et redonnent de l’éclat au regard. Les indications sont en cun (un nouveau mot à apprendre!): 1 cun signifie 1 travers de de pouce, soit la largeur de votre pouce.

Massez les 3 points qui se trouvent au début, au milieu et à la fin des sourcils :
– V2 (Vessie 2, « Faisceau de bambou »)
– Yu Tao (Point Hors Méridien, « Arête de Poisson »)
– et TR23 (Triple Réchauffeur 23, « Creux du bambou de soie).
Ces points se trouvent toujours dans des creux, et sont souvent sensibles.

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Prendre soin de ses yeux. Masser les points des sourcils.
Image originale: Pixabay

Maintenant, massez les 4 points autour des yeux :
– d’abord V1 (Vessie 1 « Éclat des yeux »): près du bord intérieur de l’orbite ;
– puis VB14 (Vésicule Biliaire 14, « Clarté du Yang »): 1 cun ( environ au-dessus de Yu Yao, au milieu des sourcils ;
– ensuite VB1 (Vésicule Biliaire 1, « Échancrure de l’orbite »): à 1/2 cun (1/2 travers de doigt) du bord externe de l’œil ;
– et enfin Es1 (Estomac 1, « Recueil de larmes »), au milieu de l’orbite inférieure. Vous l’avez exploré lors du massage des orbites.

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Prendre soin de ses yeux. Masser les points autour des yeux.
Image originale: Pixabay

Mobiliser les muscles oculaires

Pour terminer cette séance, je vous propose deux tout petits exercices.

Assis confortablement, la tête bien droite, le corps relâché, le menton légèrement rentré.

Exercice 1:
Maintenant, bougez vos yeux vers la gauche, vers la droite et répétez ce balayage pendant 10-15 aller-retours. Sans bouger la tête. Tout en respirant.

Gymnastique des yeux

Petite pause, fermez les yeux pendant 1-2 minutes.

Exercice 2:
Maintenant, prenez un crayon et placez-vous dehors, ou dans un lieu dans lequel votre vue est sans blocage sur 2-3 mètres minimum.
Nous allons solliciter notre capacité d’accommodation, c’est-à-dire notre faculté d’adaptation à notre environnement.

Accommodation des yeux

Portez votre regard au loin, embrassez l’horizon, remarquez les détails même s’ils sont flous: le bosquet d’arbres, le toit de la maison d’après, ou, si vous êtes dans votre appartement, le mur éloigné avec cette bulle sous la tapisserie, la couleur du mur, l’ombre de la lampe.
Puis portez les yeux sur le crayon: sa forme, sa couleur, le jeu d’ombre et de lumière.
Alternez vision éloignée, vision proche en prenant le temps, à chaque fois, d’obtenir une vision la plus nette et globale possible.
Avec une respiration naturelle et paisible, et le corps le plus relâché possible.
A faire pendant 10-15 aller-retour.

Si vous sentez que cela force trop, faites une pause. N’insistez pas.

Et si vous n’avez pas d’hypertension oculaire, vous pouvez terminer cette séance par du palming. Ce geste permet de reposer les yeux fatigués.
– frottez vos mains l’une contre l’autre pour les réchauffer ;
– placez ensuite vos mains chaudes en coque sur vos yeux ;
– maintenez vos mains pendant 10-15 secondes en respirant profondément et en relâchant bien vos épaules et vos bras. Observez vos sensations ;
– et, quand vous êtes prêt-e, lentement, doucement, ouvrez vos mains en gardant vos yeux fermés. Et observez vos sensations ;
– puis doucement, à votre rythme, ouvrez les yeux.

Palming des yeux
Le palming pour détendre ses yeux

La colère ou les contraintes

Il y a plus de 2000 ans, les Chinois avaient observé que l’énergie de la colère était plus active au printemps. Colère ou rage, colère rentrée, frustration, amertume etc. Émotion qui apparaît car nous subissons une contrainte, consciemment ou pas, qui nous empêche d’être nous. Entrer en contact avec la colère va demander de l’introspection, du calme, de la patience, et beaucoup de bienveillance car la colère nous montre nos blocages, un déséquilibre dans notre vie et notre besoin d’évoluer. Et c’est inconfortable.

La colère peut être d’autant plus forte en confinement pour les 2 raisons suivantes: on est empêché de faire ce que l’on veut (même si une partie de nous l’accepte très volontiers intellectuellement), et on n’a pas assez hiberné pendant l’hiver pour consolider notre ancrage à la Terre. Conséquence: les émotions s’envolent!

La colère, comme toute émotion, est une information. Elle nous indique que quelque chose ou quelqu’un s’oppose à notre mouvement naturel. Elle est là pour nous donner l’énergie de changer, de rééquilibrer. Mais est-ce toujours le cas? Nos colères sont-elles toujours justes? Nos colères sont-elles toujours productrices de belles choses?

L’intention ici est d’entrer en contact avec notre colère, bien comprendre son message et agir de la façon la plus juste ensuite. Je vous propose ici deux outils utilisés par les philosophes de la Rome Antique et par les industriels de Toyota: QQOQCP et les 5 « Pourquoi? ».

Est-ce ma colère?

Mais, avant de commencer: savons-nous faire la différence entre notre colère et celle des autres? Etes-vous de ceux ou de celles qui, en entendant les propos vitupérants d’une personne inconnue, sentent monter une tension intérieure? Comme si l’on avait attrapé cette énergie de colère! Certains de nous sont plus sensibles aux émotions, c’est comme ça. Néanmoins, la colère de l’autre n’est pas systématiquement la nôtre.

Pour se libérer de cette colère?
Une des solutions consiste à faire l’exercice d’ancrage, et de renvoyer à la Terre, à l’expir, cette émotion qui ne nous appartient pas.
Une autre proposition: envoyer un message directement au mental, gentiment et fermement: « je me libère de ce qui me pèse et ne m’appartient pas ». Puis observer ce qui se passe: généralement, on se sent un peu plus léger! A refaire plusieurs fois dans la journée, surtout quand on est en contact direct ou indirect avec d’autres personnes (type de contact indirect: radio, télévision, réseaux sociaux…).

Le QQOQCPC appliqué à la colère

Oh, quelle belle bête! Mais que signifie ce code si complexe à prononcer? Cet outil d’exploration est le QQOQCPC, acronyme de Qui? Quoi? Où? Quand? Comment? Pourquoi? Combien?

C’est un outil à pratiquer pour une situation particulière (vous venez de discuter avec une personne, et ses propos vous font sortir de vos gonds), ou pour une observation plus générale de vos penchants naturels à la colère. Dans tous les cas, mettez-vous au calme pour mener cette exploration, et soyez extrêmement bienveillant envers vous-même. Rappelez-vous, dans vos actions, dans vos pensées, vous faites le meilleur choix possible en fonction de votre situation. C’est juste que vous n’avez pas encore découvert que d’autres choix sont possibles. Vous êtes en apprentissage de vous-même.

Le QQOQCPC nous propose de décortiquer nos émotions avec un questionnement dirigé:
Qui me met en colère ? Une personne ? Un profil de personne ? …
Quoi ? Quel est mon rapport à la colère ? Qu’est-ce que je ressens après m’être mis-e en colère? Fierté ? Culpabilité ? Justesse ? …
Où et quand ? Dans quelles circonstances: quand je suis toute seul-e, ou en groupe ? Quand je suis fatigué-e ? Et combien de temps dure ma colère ?
Comment s’exprime ma colère ? Crier, râler intérieurement, ravaler sans fin son émotion ? Est-ce que je sais / est-ce que je sens quand je suis en colère ?
Pourquoi? Qu’est-ce qui me met en colère ? L’injustice ? Le mensonge ? …
Combien? Quelles sont les conséquences de mes colères, de mes non-colères? Qu’est-ce que cela me coûte, en terme de bien-être personnel, de relations, de positionnement …

C’est une exploration qui peut être très inconfortable, et qui peut faire ressurgir des émotions insoupçonnées. Mais « qui ne s’exprime pas s’imprime »: toute émotion non reconnue et acceptée s’imprime dans le corps et créée des déséquilibres. Mais c’est plus facile à lire qu’à vivre. Donc, si vous sentez que l’inconfort est trop puissant, acceptez-le: faites une pause, allez dehors, respirez et revenez quand vous pouvez. Et faites-vous aider si c’est trop compliqué.

Les 5 « Pourquoi? » pour infiltrer notre colère

Le deuxième outil d’exploration est la méthode des 5 « Pourquoi? ». Pour une situation donnée (exemple: je suis en colère parce que j’ai attendu 15 mn ma copine au café), et en se demandant à chaque fois « Pourquoi? », il permet d’aller un peu plus en profondeur pour comprendre ce qui met vraiment en colère. L’intention est de mieux comprendre nos blocages, de trouver des idées pour en sortir et d’utiliser notre pouvoir de changer les choses pour nous. Bien sûr, dans quelques cas, notre colère est juste et saine. Mais dans beaucoup d’autres cas, elle révèle un blocage, un déséquilibre dans notre vie. Et c’est en cela que la méthode des 5 « Pourquoi? » est intéressante. On peut utiliser seulement 3 « Pourquoi? » pour trouver une piste, mais parfois, il en faut plus: 7, voire plus!

Voici un petit exemple d’utilisation des 5 « Pourquoi? »

Les 5 Pourquoi et la Colère: le début du questionnement

Et pour aller plus loin, j’ai imaginé 3 possibilités.

Possibilité 1:

Les 5 Pourquoi et la Colère: possibilité 1

Possibilité 2:

Les 5 Pourquoi et la Colère: possibilité 2

Proposition 3:

Les 5 Pourquoi et la Colère: possibilité 3

Ceci est un exemple, que j’ai construit selon mon expérience du monde. Vous trouverez sûrement d’autres exemples: il n’y a pas de bonne ou de mauvaise proposition.

Attention! Il peut être tentant de conclure que c’est de la faute de l’autre dans ce type de recherche. Parfois, c’est vrai, et parfois non. Toujours se rappeler que l’autre n’agit pas contre nous, mais qu’il agit selon ses propres schémas. D’ailleurs, en inversant les rôles: quand on a fait quelque chose de moyennement bien, on l’a fait pour embêter l’autre, ou parce que c’était notre meilleure option possible à l’instant donné?

Attention bis! Il est parfois facile de tourner en rond et de ne pas trouver de piste satisfaisante. C’est un risque, et si cela arrive, laissez cela de côté, et reprenez -le après plusieurs jours, pour avoir les idées différentes.

Pour résumer?

Comprendre notre colère, c’est nous redonner le pouvoir de changer les choses, pour notre mieux-être, en respectant l’autre.
Cela nécessite du temps, de l’acceptation et beaucoup de bienveillance envers soi-même et envers les autres, car cela nous demande d’ajuster notre programme intérieur. Pas toujours simple!

Donc, je me répète: si vous sentez que l’inconfort est trop puissant, acceptez-le: faites une pause, allez dehors, respirez et revenez quand vous pouvez, 1h après, 1 jour après, ou plus. Et faites-vous aider si c’est trop compliqué.

Pour avoir une vision plus occidentale de la colère, et avoir de bons conseils, je vous propose également d’écouter France Inter, émission « Grand bien vous fasse » d’Ali Rebeihi du 15 avril 2020:  » Comment canaliser votre colère et votre agressivité liées au confinement ? ». Cliquez ici! Ce programme émission propose également d’autres émissions en lien avec ce thème.

Et pour conclure sur le cycle du printemps

Le printemps, c’est aussi se nourrir différemment: de nouvelles saveurs, le goût oublié des primeurs. Mais je vais plutôt vous proposer de vous nourrir des chants du monde, joliment racontés par Jean-Claude Ameisen sur France Inter. Un vrai régal.

« Sur les Epaules de Darwin » de Jean-Claude Ameisen, France Inter, émission du 25 avril 2020: « Les chants du monde ». Cliquez ici.

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